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Navigation dans le SUD-EST Alaska

Juin 2004


parcours

  

  Dés fin mai, nous sommes à l'écoute des prévisions météo sur la radio VHF et nous consultons les cartes météo fax sur le site Internet : www.nws.noaa.gov. Les dépressions, amenant des vents forts de sud-est, se succèdent depuis plusieurs jours. Justement le sud-est est notre cap pour atteindre notre prochaine escale qui sera Sitka.

    Enfin, le 05 juin, le passage d'une haute pression apporte les vents de nord-ouest, voire d'ouest que nous attendons. Nous hissons les voiles et rejoignons la pleine mer par le passage de Hinchinbrook. La houle formée par les dépressions est encore là, mais les vents sont portants, alors... tout va bien. Patago 50 et son équipage quittent la superbe baie de Prince William Sound après y avoir séjourné presque un an.

      Le golf d'Alaska ne fera pas son gros dos à notre passage. Les vents irréguliers en force (entre 5 et 30 noeuds) mais restant dans les quarts Ouest et Nord nous poussent gentiment, la houle devient croisée et nous sommes plutôt "brassés". Les quarts de nuit sont un vrai régal puisque le soleil semble ne se coucher que deux heures. La luminosité ambiante reste importante et suffisante pour lire à l'intérieur du bateau sans l'apport de lumière électrique... Nous croisons quelques paquebots qui font route vers le Nord Ouest. Le ciel restera couvert, sans pluie.

    



Trois jours plus tard, nous approchons de Sitka. Les sommets des monts environnant la ville sont complètement recouverts de nuages. Nous ne pouvons pas observer le Mont Edgecumbe situé sur l'île Kruzof, à la forme particulière d'un volcan éteint culminant à 1000 m environ. De nombreux bateaux de pêche s'activent à l'entrée du Détroit de Sitka. A l'intérieur de la baie, les bateaux de pêche au saumon déploient leurs longues perches latérales portant les lignes de traîne.




    


Nous allons mouiller dans la baie à l'est de la ville, Jameston Bay par 9 m de fond (l'ancre et la chaîne n'arrêteront pas de "ragasser" sur les roches), le débarquement est délicat car le bord de mer est bordé de plages avec vase et rochers, les seuls pontons accessibles sont privés.  Le lendemain de notre arrivée, le ciel s'éclaircit un peu et nous pouvons observer de notre mouillage le mont Edgecumbe. Puis, nous allons mouiller dans l'avant-port de Sitka, à l'ouest du nouveau port New Thomsen.


     La ville de Sitka est très touristique. Vingt-cinq paquebots effectuent une rotation de visite hebdomadaire, qui déversent en ville jusqu'à 15000 passagers par semaine en saison. Nous retrouvons avec surprise l'ambiance des villes qui, dés le départ des gros paquebots, retombent dans un état somnolent. Il y a 8800 habitants selon les divers prospectus abondamment distribués.  Il y a tout de même une grande activité commerciale de la pêche : beaucoup de bateaux de pêche aux allures surprenantes, et deux conserveries qui travaillent à temps plein. On trouve aussi de nombreux magasins distribuant divers matériels et pièces de rechange et des artisans qui effectuent toutes sortes de réparation liées aux bateaux. Le supermarché offre un grand éventail de produits à des prix qui sont plus raisonnables que ceux pratiqués à Cordova.

     Située sur l'île de Baranof, Sitka a une grande valeur historique. Les Russes en 1799 se sont installés dans la région avec le désir de faire commerce de fourrure avec les natifs Tlingits qui vivaient là. Les relations ont vite tourné "au vinaigre" (les natifs n'étant pas très enclin à faire allégeance au Tsar...) et les natifs se sont retrouvés au statut d'esclaves pourvoyeurs de fourrure. C'est à Sitka que s'est effectué le transfert de propriété de l'Alaska  de la Russie aux Etats-Unis, le 18 octobre 1867 pour la somme de 7,2 millions de dollars.


    De nombreux totems sont dressés un peu partout aux alentours de la ville, curieuse sculpture sur un tronc d'une seule pièce, taillé et peint de couleur vive.

 

 Détails de la sculpture

     L'architecture de certains bâtiments reflètent la présence de la vie orthodoxe durant le séjour de la population russe. Entre autres :

 

La cathédrale Saint Michael située en plein centre ville, construite en 1840, (aujourd'hui, le bâtiment est une réplique, l'original  a brûlé lors de l'immense incendie de 1966 qui a ravagé une grande partie de la ville) contenant de nombreux icônes,

 

Le collège Sheldon Jackson fondé par les missionnaires presbytériens en 1878 pour servir d'école aux garçons natifs, il devenu depuis un campus réputé, avec une bibliothèque de renom avec une quantité très importante d'ouvrages sur l'Alaska et les natifs (James Michener  y vint effectuer des recherches littéraires pour son livre Alaska) et un musée très bien fourni en art natif.




 

Le "Russian Block House", étrange construction de bois, où s'est déroulée une bataille entre russes et Tlingits en 1804.

 

Suite dans :  Sitka et Ketchikan