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Costa Rica

        Vers le Costa Rica          Drapeau national

Le trajet vers le Costa Rica                                                          Drapeau National

Lever de soleil       Coucher de soleil

 De superbes couleurs au lever et coucher du soleil pendant la traversée

     Le 22 mars 2003, nous quittons Panama. Les voiles sont hissées et nous partons à belle allure vers notre prochaine escale : le Costa Rica. Notre route nous fait passer entre les îles Taboga et Tabogilla situées dans le Golf de Panama.

Maquereau espagnol

Sous spinaker  Vient s'accrocher à notre ligne un maquereau espagnol (scomberomorus maculatus) qui ressemble à nos maquereaux français mais beaucoup plus gros et parsemé de taches dorées. Notre livre sur les poissons nous donne sa chair pour excellente ce qui sera confirmé au moment de le déguster.

  Nous avons choisi de longer la côte entre Panama et Costa Rica, ce qui nous fait prendre la même route que les cargos. Les veilles de nuit et de jour seront assidues et justifiées par la présence permanente de ces mastodontes. Le courant est très fort et contraire pour rejoindre la Pointe Mala. Quelques fois, la surface de la mer est parcourue de courts  frissonnements : c'est un tout petit clapot très serré qui est créé par le courant et le vent contraires, cela fait un étrange bruit d'eau bouillonnante  par calme plat.

Sur tout le trajet nous n'aurons que très peu de vent. Des orages remplis d'éclairs et des pannes de vent nous obligeant à faire route au moteur : ce sera notre quotidien pendant les quatre jours et demi de traversée. Lorsque nous avons du vent il est portant, ce qui nous permet d'envoyer notre spi et de nous entraîner à son maniement.

 

   
    
Dauphins

De véritables "hordes" de dauphins nous donnent de superbes spectacles de sauts.

     Enfin le 27 mars, nous arrivons dans la baie de Puntarenas. Du coté de la ville, nous chercherons un endroit pour mouiller l'ancre et nous ne verrons des voiliers qu'une fois contourné et longé l'interminable presqu'île (5 miles nautiques de long) sur laquelle est posée la ville de Puntarenas. Les voiliers costaricains et étrangers sont au Yate Club. Nous nous amarrons à deux bouées avant et arrière. Nous sommes accueillis par l'équipage d'un bateau français qui nous invitera à les rejoindre à un barbecue organisé au yate club. Soirée agréable nous permettant de rencontrer nos voisins de mouillage. Nous retrouvons avec plaisir des amis installés à terre depuis quelques années maintenant.

Au yatch club de Puntarenas            Livre d'or du yatch club

Le ponton de carburant et le livre d'or du Yate Club

     Tout ce que l'on peut dire sur Puntarenas, c'est que cela n'est pas un haut lieu de la plaisance. Loin de là. Le Yate Club est complètement à la sortie de la ville, nous prenons le bus pour aller au centre ville : les premiers abords nous rappellent Colon par ses quartiers délabrés et ses habitations faites de bric et de broc. Seul le centre de la ville est mieux organisé avec ses nombreuses boutiques dans des bâtiments en dur et son marché, ses banques et la Poste. On trouve quelques supermarchés bien achalandés en produits de base, mais c'est au marché qu'on trouve tous les légumes et fruits frais. L'activité principale est  la pêche.

Puntarenas 1 Puntarenas 2 Bateau local

La ville de Puntarenas

Bateau de pêche       En pêche

Bateaux de pêche dans le golf  de Nicoya

     Nous sommes surpris par les tarifs élevés du Yate Club (en rapport aux prix pratiqués pour le niveau de vie moyen) aussi après avoir rempli nos réservoirs d'eau et de gasoil, nous y restons peu de temps et préférons aller dans les îles côté ouest du golfe Nicoya, .

Ilots dans le golfe

Ilots dans le Golfe Nicoya

Plage de San Lucas  Chapelle de la prison  Mouillage à San Lucas

Nous irons à l'île San Lucas située à 3 miles à l'ouest de Puntarenas. La saison sèche va bientôt se terminer et la saison des pluies n'a pas commencé. Aussi la végétation est très sèche, les arbres semblent pelés.

La prison

Sur cette île, il y a une ancienne maison qui a été transformée au début du siècle en prison ; maintenant, complètement abandonnées aux intempéries,  la maison et l'île ne sont habitées que par deux gardiens. Une partie de l'île recèle des vestiges archéologiques indiens, nous diront-ils ! Le soir, nous entendons d'horribles cris et grognements venant de la forêt, nous apprenons que ces bruits sont faits par de petits singes appelés "monocongos" pour défendre leur territoire. Petits mais impressionnants !!! Lors de notre promenade sur l'île San Luca, on trouvera "un arbre de fer" gigantesque. Nous avions déjà rencontré ce genre d'arbre au Sénégal, lors de notre précédent voyage. Cet arbre a une écorce recouverte de très grosses épines très pointues. Le bois de cet arbre est réputé très dur comme du fer, d'où son nom. 


Arbre à calebasse     




On a trouvé aussi un arbre à calebasses. J'en ramasserai quelques unes pour faire des pots dans le bateau. 

    




Chiclette a chaud



La chaleur est accablante au Costa Rica. Nous atteindrons 40° dans le bateau au mouillage. Nous nous levons à l'aurore, et profitons que le soleil est bas pour faire tous les travaux du bateau puis vers 10 heures du matin, c'est trop chaud !!! On attend patiemment  16 à 17 heures pour reprendre nos activités physiques. Même la Chiclette ne sait pas comment se mettre pour se rafraîchir !!!



Mouillage à Jesusita      Nous mouillons notre ancre entre Cedros et Jesusita, petits îlots au sud de San Lucas. Nous y resterons quelques jours car une grosse dépression venue du Mexique souffle très fort sur la baie. Les autorités ont même repoussé la date de départ de voiliers voulant quitter le Costa Rica. De fortes rafales nous secouent dans tous les sens. Heureusement, le fond de sable noir et de vase tient très bien.

       Puis nous irons mouiller dans la Baie Ballena située à l'entrée Ouest du Golfe de Nicoya. Un couple d'allemands nous a dit qu'il y avait de l'eau claire. Jusqu'à présent, dans tout le golfe,  l'eau est marron et pleine d'alluvions et de poubelles. Nous aimerions mettre en route le dessalinisateur que Jean-François a réparé à Colon, mais faute de trouver de l'eau de mer propre nous n'avions pu le tester (ni à Colon, ni à Panama). Nous trouvons sur la plage du nord de la baie du sable de taille satisfaisante pour mélanger à la peinture du pont du Patago. Nous peindrons le soir entre 16 heures et 17 heures après le gros de la chaleur.

Pêche dans la baie Ballena Amarillis    Tous les jours, deux fois par jour, les habitants du village de Tambor vont en barque au milieu de la baie pour pêcher à la ligne des petits poissons argentés. J'en prendrai quelques uns depuis le bateau. Situé au fond de la Baie de Ballena, le village de Tambor est une "station balnéaire" et propose des logements pour les vacances. Le village est très fleuri.

   

Jean-François profitera de l'eau claire pour bien nettoyer la coque du Patago qui s'est déjà recouverte de coquillages (bien peu efficace la peinture antisalissure appliquée en décembre dernier). 

      Nos amis terriens nous feront visiter leur maison et ses environs. Ils nous donneront un plein panier de fruits en prévision de la prochaine traversée, et nous ferons notre marché en produits frais dans leur village. Les légumes et les fruits se conserveront très bien. Le régime de bananes plantain trouvera sa place sous le portique. Les fruits sont stockés à l'avant dans un panier, et les légumes vont dans un équipet spécialement ventilé. On n'ira pas jusqu'à embarquer une vache mais je les ai trouvé mignonne. Avec leur bosse sur le garrot et leurs oreilles immenses, elles tiennent plus du zébu brésilien que de nos vaches noires et blanches françaises.

       Vaches    Veau    Vache   

     Nous nous inquiétons des formalités de départ auprès des administrations diverses. Autant l'entrée dans le pays fut très facile et gratuite, (les représentants de l'immigration, quarantaine, et port  sont venus tous en même temps au Yate Club ; les papiers ont été remplis en 10 minutes ; nous sommes allés à 15 Kms au bureau des Douanes faire notre déclaration), autant pour sortir du pays ce fut la galère avec achat de timbres de la "croix rouge" et "fiscaux" pour coller sur les divers formulaires. 

      Nous sommes le 11 avril, bien sûr : jour férié au Costa Rica. Bon qu'à cela ne tienne : on fera notre sortie demain. Ah mais non, on a encore tout faux ! On attaque la semaine sainte et ici on ne rigole pas avec ça, tout est fermé pendant une semaine (y compris les bureaux des autorités, à part quelques tours de garde, mais cela n'est pas sur!) repassez dans une semaine !!!!

      Dans notre désespoir, le samedi 12 au matin, on arrive :
1- à voir un fonctionnaire de passage par hasard à son bureau de l'immigration, qui nous tamponne nos passeports et nos timbres de la "croix rouge",

2- nous sommes passés à la banque pour payer une taxe au bénéfice des garde-côtes costaricains de 20 dollars.

3- le lundi 14 à 8 heures nous prenons le bus (les mêmes 15 Kms) pour se rendre au bureau de la douane, afin d'obtenir un "zarpe" (le bon de sortie que nous devons présenter dans le prochain pays) mais le personnel est restreint en cette période festive. Nous patienterons donc 3 heures pour obtenir un feuillet disant que nous pouvons sortir légalement le bateau du pays.

4- Puis dans un autre bureau, en échange des deux timbres fiscaux et d'une taxe de 20 dollars (car c'est férié), nous obtenons d'un jeune gardien du bureau du port notre feuille de sortie.

Retour en bus au bateau où nous nous consolons devant une bière fraîche. ZEN !

      Bref, s'armer de patience et de diplomatie pour tout ce qui touche les administrations, telle est notre devise !!!!

     Enfin, le mardi 15 avril, nous remontons l'ancre  et quittons les eaux costaricaines pour attaquer la grande traversée du Pacifique en direction de Hawaï. Les vivres sont rangées, l'annexe amarrée sur le pont, les tauds de soleil et des voiles sont pliés, on peut y aller.